Par Firas Ben Attia*
Etant un fonctionnaire et cadre de l’Etat, ayant 33 ans de service, 56 ans d’âge, au top des grades de mon corps d’origine (celui des ingénieurs) depuis plusieurs années, bon pied bon œil (pour les jaloux et les envieux ; hé oui diplôme d’ingénieur en poche à l’âge de 23 ans, AEA en gestion à 24 ! et j’ai opté de rester travailler en Tunisie alors que j’avais toutes les possibilités et les moyens de partir sous d’autres cieux mais ceci est une autre histoire) et journaliste à mes temps perdus, il m’a semblé utile d’apporter ma contribution en ce qui concerne la prolongation de l’âge de départ à la retraite de deux ans avec possibilité de le retarder jusqu’à 65.
Certes, avec l’évolution du niveau de vie et des conditions sanitaires, les retraités vivent plus longtemps et mieux, ce qui coûte aux caisses sociales (Cnrps et Cnss) et c’est normal comme partout dans le monde, particulièrement dans les pays développés où on commence même à parler du 4e âge à partir de 85 ans.
Et vu uniquement sous l’angle du renflouement des caisses de la Cnrps et la Cnss, cette loi est fort utile et même bénéfique puisqu’elle permet aux retraités de continuer à percevoir une retraite, (qui est un droit acquis par de longues années de dur labeur et non un bonus) à l’aide des cotisations des actifs malgré eux qui continuent à cotiser pendant encore deux années supplémentaires et même plus (selon leurs choix), et ce, jusqu’à l’âge de 65 ans.
Cependant, quelques questions méritent d’être posées :
-Au delà de 60 ans un fonctionnaire a-t-il les mêmes capacités physiques et intellectuelles qu’avant ? N’est-il pas souvent souffrant d’une ou de plusieurs maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle, maladie rhumatologique, maladie psychique…) ? De l’avis même des médecins, ces maladies risquent de s’aggraver s’il est maintenu en activité au-delà de l’âge limite de 60 ans et c’est la raison pour laquelle les médecins sont contre la prolongation de l’âge de la retraite.
-A-t-on pensé au coût supplémentaire (particulièrement en santé) engendrés par ces maladies et leurs incidences sur le budget de l’Etat ?
-Est-ce que les conditions de vie et de bien-être surtout sont les mêmes en Tunisie que dans les pays développés, particulièrement pour les retraités ?
-Notre système offre-t-il les mêmes opportunités et garanties pour vivre dignement, sainement et en bonne santé à nos chers retraités (et dont je vais bientôt faire partie !!) ?
-A-t-on pensé au FMI (Fonds Monétaire International) qui suit (à la loupe tenez-vous bien) l’évolution de la masse salariale de la fonction publique en Tunisie ? (je passe outre les statistiques !!)
Et même notre culture arabo-musulmane, sociale et familiale est contre la prolongation de l’âge de départ à la retraite au-delà de 60 ans puisque en Tunisie tout fonctionnaire qui se respecte attend avec impatience la fameuse date pour effectuer un pèlerinage à la Mecque et s’occuper de ses petits-enfants !!
*Ingénieur Général
